Ancienne harpe Erard à double pédale

Dimensions : H x L x P : 178 x 92 x 48 cm

Description :
Ancienne harpe de style néogothique de la manufacture Sebastian et Pierre Erard à Londres.

Magnifique instrument de musique avec des pieds en forme de créatures mythiques ailées et une tige richement décorée dans le style gothique. Nous voyons des frises de feuillages et de rinceaux, des triples passages et des fleurs en croix. Le chapiteau de la colonne abrite des figures de saints finement stuquées ainsi que des anges musiciens, encadrés par des piliers, des arcs en ogive et des moulures, dans des niches séparées.
Le manche incurvé, tout comme la caisse de résonance, est en érable. Les rainures sombres et les gravures florales de la pièce de jonction entre le manche et la caisse de résonance contrastent avec le bois clair.
Le manche, entouré d'une plaque métallique polie, abrite la mécanique de l'instrument. Les 46 cordes passent par de petites poulies qui permettent, en réglant les pédales, de raccourcir la longueur de la partie vibrante des cordes et d'augmenter ainsi leur accord d'un demi-ton ou d'un ton entier.

Les accessoires de la harpe comprennent une clé d'accord et une boîte métallique contenant des cordes de rechange. La harpe est actuellement cordée avec un jeu de cordes datant de 1943, qui était joint à l'instrument dans son emballage d'origine lors de l'achat (voir photo).

Signature et numéro de série

La signature gravée atteste du fabricant de l'instrument : Sebastian and Pierre Erard - 18, Great Marlborough Street - London.

Sébastien Érard (1752-1831) est considéré comme l'un des grands inventeurs et pionniers de la facture instrumentale. Né à Strasbourg sous le nom de Sebastian Ehrhardt, il vint très tôt à Paris où il ouvrit son premier atelier. Malgré l'opposition de la corporation des facteurs de harpes, il obtint une autorisation royale spéciale pour fabriquer ses propres instruments - une étape qui marqua le début d'une carrière exceptionnelle.
Érard devint surtout célèbre grâce à son invention révolutionnaire du mécanisme à double pédale en 1811, qui ouvrit à la harpe des possibilités sonores insoupçonnées qui trouvèrent rapidement leur place dans la musique des grands compositeurs de son époque.
Les troubles de la Révolution française ont conduit Érard à s'installer temporairement à Londres, où il a fondé un deuxième atelier. Après son retour à Paris, son entreprise ne cessa de croître et acquit une renommée mondiale. Soutenu par son frère Jean-Baptiste et plus tard par son neveu Pierre, Érard devint l'un des facteurs d'instruments les plus respectés et les plus riches d'Europe.
il mourut en 1831 dans son château du bois de Boulogne. Mais son nom est resté indissociable de la harpe et de la facture pianistique, synonyme de perfection artisanale et d'innovation technique.

Toujours dans le domaine de la signature, on trouve le Numéro de série 6693 est gravé. D'après d'anciens documents comptables de la société Erard, le numéro de série permet de dater clairement la harpe de l'année 1897. D'un point de vue comptable, la harpe a été étiquetée "sycomore" (érable) et "gothique", ce qui correspond clairement aux caractéristiques de l'instrument proposé ici.
La vente a également été notée : la harpe a été vendue le 16 mars 1898 à Lady Higginson of Wilton Crescent. Lady Higginson, nommée Florence Virginia Fox (née FitzPatrick), a vécu de 1834 à 1912. Elle était la fille de John FitzPatrick, 1er baron Castletown et épouse de Sir George Wentworth Alexander Higginson, né en 1826 à Wilton Crescent, Belgravia, Londres.
Au moment de l'achat de la harpe, Lady Higginson et son mari Sir George Wentworth Alexander Higginson étaient certes encore en possession de leur domicile à Wilton Crescent, mais vivaient principalement dans leur propriété de Gyldernscroft, aujourd'hui connue sous le nom de Higginson House, 1 Henley Road à Marlow, près de Londres. Le couple était très ami avec la famille royale. George V et la reine Mary étaient de fréquents visiteurs à Gyldernscroft.
En l'honneur du 100e anniversaire de Sir George, le Court Garden Estate à Marlow, aujourd'hui connu sous le nom de Higginson Park, lui a été offert.

État :
Le bois de la harpe a été nettoyé et poli à la gomme-laque. Les stucs et les dorures ont été consolidés, complétés là où c'était nécessaire et sont en très bon état.
La mécanique a été démontée et nettoyée. L'instrument est cordé avec un jeu de cordes datant de 1943, qui était joint à l'instrument dans son emballage d'origine lors de l'achat (voir photo). La capacité de jeu de ces cordes vieilles de plus de 80 ans n'est pas garantie.

Prix : 9250,-€

La datation exacte de la harpe peut être vérifiée dans les volumes de comptabilité historique d'Erard, tome III page 248 (voir photo).