France
Erable, palissandre, amarante
Charles X vers 1830
Dimensions : H x L x P : 135 x 66 x 33 cm
Description :
Paire de meubles extrêmement rares, d'une qualité artisanale impressionnante.
En position fermée, nous voyons deux façades de meubles déjà absolument symétriques en elles-mêmes. Fabriqués en tant que paire, les deux meubles étaient certainement prévus pour un concept d'espace dans lequel tout était strictement soumis à la symétrie. Ils étaient probablement placés en miroir sur deux murs opposés ou bien à gauche et à droite d'une fenêtre ou d'une porte.
Comme il était possible de se contenter d'un seul meuble à écrire dans la pièce, le pendant du secrétaire était une armoire, dite "Blender".
Le secrétaire :
Corps reposant sur une plaque de socle, avec trois tiroirs en bas, le volet d'écriture situé au-dessus et un autre tiroir en haut, sous le plateau de marbre noir.
Nous voyons des incrustations complexes de bois sombre sur fond clair. Les éléments de décoration typiques de l'époque sont représentés : fleurs et rosaces, branches et couronnes enroulées sur elles-mêmes. Les éléments floraux sont complétés par des écureuils sur l'abattant de l'écritoire et de petits détails géométriques sur le cadre en dessous.
Les colonnes de flanquement avec leurs chapiteaux ioniques finement incrustés, absolument exceptionnels, constituent un véritable point fort. Afin de souligner le caractère pluriel des colonnes, une fine bande de bois foncé a été placée entre les différents brins pour créer un contraste.
En ouvrant l'abattant, on découvre un intérieur tout à fait fantastique dans le style néogothique.
Au-dessus d'une série de petits tiroirs élégamment galbés et délimités par une bande de filets élaborée, se trouve un grand compartiment ouvert. Le fond du compartiment est orné de marqueteries géométriques rectilignes. Sur les côtés s'élèvent de hauts arcs en ogive qui se prolongent en une véritable arcade grâce au miroir monté au dos.
La partie supérieure du casier à écrire est terminée par une moulure en acajou découpée avec des triples passages et des arcs en ogive, plaquée en érable et accentuée par de fines incrustations. Si vous regardez la photo où l'on voit le couloir en ogive avec le miroir à l'arrière, vous verrez que la moulure mentionnée précédemment est aussi élaborée à l'arrière qu'à l'avant et est donc également attrayante dans le miroir. C'est l'amour du détail dans sa plus grande perfection.
La surface d'écriture et de travail est recouverte du cuir poinçonné d'origine. La large serrure ferme l'écritoire à l'aide de trois verrous.
Il convient également de mentionner les tiroirs qui, à l'exception des façades, ont été entièrement fabriqués en acajou massif.
L'armoire :
La présentation extérieure de ce meuble suit la conception du secrétaire. La porte n'est divisée qu'en apparence en un écritoire et des tiroirs, d'où le terme d'"armoire aveugle".
Si nous ouvrons la porte, la qualité supérieure se révèle ici aussi. Tout l'intérieur est plaqué en bois de rose. Les étagères réglables en hauteur sont pourvues sur le bord avant de fines incrustations de fils d'érable.
Bon à savoir :
Suite à l'introduction du blocus continental en 1806, le bois d'acajou, jusqu'alors extrêmement apprécié, a été remplacé par des bois indigènes. La préférence pour les couleurs claires, appréciées dans les intérieurs des années 1820, a incité les ébénistes à utiliser des bois tels que l'érable, le frêne, l'érable sycomore, l'orme, le citronnier et l'if.
Afin d'animer les surfaces claires et sobres, des motifs de bois sombres tels que l'amarante, l'acajou et le palissandre ont été incrustés.
Ce style de conception est appelé "Epoque Charles X" ou encore "Restauration d'époque" dans le domaine de l'ébénisterie.
État : magnifique état de conservation avec une belle patine d'ancienneté. Le polissage trouvé n'a été que légèrement rafraîchi.
Prix : 14000,- €
Vous trouverez des informations intéressantes sur cette époque dans les ouvrages spécialisés suivants :
Möbel vom 18. Jahrhundert bis Art Deco ISBN 3-8228-6958-9 à partir de la p. 432
Janine Leris-Laffargue - Restauration - Louis Philippe à partir de la p. 35
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