Pendule "Au Negre" Portefaix

Dimensions : H x L x P : 36 x 28 x 11 cm

Description :
Magnifique pendule en bronze doré à chaud et patiné datant du début du 19e siècle. Elle représente un jeune homme portant sur son dos un grand paquet de coton. Il tient une lettre dans la main droite et s'appuie de la gauche sur une tige de bambou. Sa pipe à tabac est coincée dans le cordon de son chapeau et il porte sa gourde à la ceinture.
Le contraste de couleur intéressant ne se limite pas à la dorure à chaud sur le bronze patiné noir profond, mais les yeux en verre blanc sont particulièrement frappants.
Le ciselure a réussi à rendre les matériaux tangibles grâce à différents traitements de surface. Par exemple, la peau est discrètement hachurée différemment du tissu en coton du pantalon ; la bouteille, les bracelets et la houppe sont polis en or. Les proportions du personnage sont parfaitement respectées, le drapé sur le pantalon souligne le mouvement dynamique.

Le cœur de la montre est un mouvement 8 jours avec date de l'atelier Prévost Frèresdont l'existence est attestée à Toulouse à partir de 1809.
Les aiguilles Breguet sont bleuies, le balancier est suspendu à un fil, ce qui est typique de l'époque. L'horloge sonne à la demi-heure et à l'heure sur une cloche.

Bon à savoir :
La représentation du Portefaix est l'œuvre du fondeur de bronze parisien Jean-André Reiche, qui a fait enregistrer son projet artistique à Paris en 1808. Outre la représentation du cueilleur de coton, il existe de nombreuses autres pendules qui traitent du thème de la colonisation. D'autres thèmes du "nouveau monde" ont également été traités artistiquement - animaux et plantes exotiques - papillons, oiseaux du paradis, tabac et épices...

Les observateurs d'aujourd'hui réagissent à ces objets avec autant de fascination que d'irritation. Enthousiasmés d'une part par la qualité évidente des bronzes richement détaillés, mais d'autre part distants et prudents en raison de la possible discrimination qu'ils soupçonnent derrière ces objets. L'ambivalence de ce sentiment motive la recherche des conditions de création de ces pendules.
Les Européens ont surtout trouvé leur nouvel idéal de l'homme naturel dans des récits de voyage fictifs et réalistes sur les Indiens d'Amérique du Nord, les Noirs d'Afrique et les insulaires des mers du Sud. Certaines de ces œuvres sont encore considérées aujourd'hui comme de la littérature mondiale, on pense notamment aux "Voyages de Gulliver" (1726) de Jonathan Swift ou à "Robinson Crusoé" (1719) de Daniel Defoe.

Signes d'admiration pour l'exotisme, les pendules "Au bon Sauvage" sont une caractéristique typique des Lumières de la fin du 18e siècle. Elles illustrent les aspirations d'une société jusqu'alors centrée sur l'Europe, qui a été poussée à regarder au-delà de son horizon habituel, notamment par la découverte de la navigation et par la Révolution de 1789.

[Source : Elke Niehüser - L'horloge française en bronze p. 140-143]

Des exemplaires de cette horloge se trouvent dans les grands musées du monde, comme le Musée des Arts Décoratifs de Paris.

État :
Belle conservation de la dorure à chaud avec des frottements sur le socle et la carrure.
Mouvement nettoyé de fond en comble et en parfait état de fonctionnement.

Prix : 12500,-€.